Chagrin d'amour
ne dure pas toujours !
Il (elle) vous a laissé tomber. Vous voilà sous le choc, accusant le coup de la trahison,
de la perte de repère, des remises en question…
Vous avez mal, mais sachez que votre chagrin ne durera pas toujours.
A condition de faire confiance au temps et à quelques stratégies adéquates.
Acceptez un temps de dépression
Après une rupture, impossible de faire l'économie d'une période de deuil et de repli sur soi.
Acceptez la et expliquez-la à vos proches qui cherchent à vous secouer.
«On pense de plus en plus», explique Yvon Dallaire, qui consacre à ce sujet
son dernier livre «Guérir d'un chagrin d'amour» (éd. Jouvence),
«que la dépression possède une fonction de préservation de l'énergie lors d'une période de stress et qu'elle doit être vécue et non escamotée.
La dépression permet un repli sur soi propice à une réévaluation de
soi-même et des autres, de la vie, de sa vie. La dépression nous oblige
à accepter la réalité, même malheureuse,à résoudre des conflits,
à (re)définir de nouveaux objectifs de vie, à assurer notre survie et finalement à améliorer notre perception du bonheur.
La dépression amoureuse fait partie intégrante du chagrin d'amour et
est nécessaire à la transition entre un amour perdu et un nouvel amour.»
Inutile de faire comme si ça ne vous faisait rien, en vous noyant
dans le travail ou vous persuadant qu'IL reviendra.
Certes, cela vous fera moins mal dans un premier temps, mais cela vous empêchera
d'aller de l'avant et de soigner vos blessures.
Cherchez à comprendre «Une grande partie de la souffrance liée à une rupture»,
explique Christian Lestienne, psychologue clinicien,
«est l'incompréhension de ce qui s'est passé. Pourquoi cette rupture a-t-elle eu lieu?
Qu'est-ce qui fait que l'autre a préféré faire sa vie ailleurs?
Votre ex-partenaire sera le plus à même de répondre à vos questions,
à condition que cela se fasse dans le respect.
Si ce n'est pas possible, un thérapeute pourra également vous aider à y voir plus clair
et à décortiquer vos erreurs. Vous verrez, une fois que vous aurez compris
pourquoi et comment, vous vous sentirez déjà beaucoup mieux.
Surtout que faire le point sur les raisons profondes de cet échec
vous aidera à vous reconstruire et à recommencer une nouvelle histoire d'amour
sur des bases plus saines.
Adonnez-vous aux plaisirs du corps
Bains chauds, massages, parfums, musique, bons repas…
En multipliant ces plaisirs physiques, votre cerveau libère des opioïdes,
des substances naturelles du bonheur qui dissipent les tensions et atténuent la mélancolie.
Grâce à elles, le besoin de l'autre se fait moins intense.
Le bien-être revient peu à peu et avec lui, le désir d'activités sociales
et l'envie de partager sa joie avec les autres.
Réapprenez à vous aimer
Car plus on s'aime, moins on a besoin de chercher l'amour dans les yeux d'un autre.
Certes, votre estime de vous-même est actuellement au plus bas,
mais elle est toujours quelque part en vous.
Pour la retrouver, il faut travailler sur vous-même et changer le regard
que vous avez sur votre petite personne: «Qui êtes-vous?
Quels sont vos points forts, vos points faibles?
L'expérience que vous tirez de votre histoire?
Ce que vous souhaitez vivre et ce que vous ne voulez plus jamais vivre?
Vous réapprendrez ainsi à vous aimer.
Remémorez-vous les pires souvenirs
On a souvent tendance, lorsqu'on vient de se séparer, à ressasser
tous les bons moments passés à deux, à réécouter les musiques sur lesquelles on a dansé…
Résultat: on sombre dans la mélancolie.
Or, ce faisant, votre cerveau produit de la dopamine, hormone du plaisir.
Conséquence: la frustration augmente, la colère aussi et le chagrin se prolonge.
Adoptez l'attitude inverse: rappelez- vous les défauts de votre ex-partenaire,
les moments difficiles que vous avez traversés et les conséquences négatives de cette rupture.
Plus : faites-en une liste et aimantez-la sur la porte du frigo de manière à l'avoir toujours sous les yeux.
Vous conditionnerez ainsi votre cerveau à associer votre ex avec le déplaisir.
Cela stimulera votre colère et votre agressivité,
bien utiles pour induire le «désamour» et le détachement.
Essayez. Vous verrez, cela ne demande qu'un effort de volonté.
Il sera toujours temps de vous rappeler des bons souvenirs quand le chagrin d'amour sera passé.
Occupez-vous l'esprit
La tentation est grande quand on vient de vivre une séparation de rester chez soi
et de ne plus voir personne.
Le problème, c'est qu'en agissant de la sorte, vous accentuerez le vide créé par la rupture et vous aurez plus de temps pour ruminer.
Conservez vos activités, conseille Yvon Dallaire, travailler ou sortir vous aidera à penser à autre chose et diminuera le temps où votre cerveau est envahi par la pensée de la perte.
Il sera difficile lors des premières jours de vous concentrer sur autre chose,
mais vous réussirez.
N'hésitez pas à en toucher un mot à votre patron ou à vos collègues afin qu'ils comprennent vos éventuelles distractions professionnelles. Ils sont probablement déjà passés par là eux aussi.
Confiez-vous
Exprimer sa peine permet de prendre de la distance par rapport à elle,
de la rendre moins virulente.
Choisissez pour cela des amis qui pratiquent l'écoute «active»,
c'est-à-dire qui vous écoutent sans vous juger, sans vous écraser des conseils malvenus et sans déverser leurs propres expériences malheureuses.
Créez
Vous pouvez également exprimer votre souffrance d'une autre manière,
à travers l'écriture, la peinture, le dessin, la décoration, le bricolage…
La créativité permet de sortir ce qu'il y a de plus profond en soi sous une forme
plus ou moins symbolique.
Ayez un vrai projet de vie
A présent que vous avez du temps libre et que vous êtes à la croisée des chemins,
si vous en profitiez pour réaliser des projets ou des rêves
que vous aviez mis de côté du temps de votre couple?
Rappelez vous de vos projets de vie quand vous étiez ado.
Vous souhaitiez voyager? Devenir professeur? Vous mettre à la peinture?
Vous investir dans des associations humanitaires?
C'est peut-être le moment de vous lancer.
Une séparation est certes un moment difficile, mais c'est souvent l'occasion d'un renouveau,
d'une réorientation, et cela dans un sens meilleur,
car vous savez désormais mieux ce que vous voulez.
«Vous êtes le propre artisan de votre malheur ou de votre bonheur,
assure Yvon Dallaire.
Si vous pensez que votre vie ne sera plus jamais la même après un chagrin d'amour,
vous avez parfaitement raison.
A vous de décider si elle sera meilleure ou pire.
S'en tenir à un projet de vie solide est de toute façon une excellente façon de supporter
les vicissitudes de la vie amoureuse en général.
Adaptez vos croyances
A l'origine des souffrances de l'âme, on trouve souvent de fausses croyances
auxquelles on s'accroche envers et contre tout.
Dans le cas d'une rupture, peut-être pensez-vous qu'avec de l'amour
et de la bonne foi, on peut tout arranger, que divorcer est un signe de lâcheté,
que vos enfants seront marqués à vie par votre séparation,
que le mariage est un engagement à vie, que le divorce est un échec,
que l'autre était la «seule et unique» personne que vous pouviez aimer
et qui pouvait vous aimer…
Au contraire, dites-vous plutôt qu'il n'est pas obligatoire de rester dans une relation à tout prix,
qu'il se peut que les efforts demandés pour rester en couple soient au-dessus de vos capacités,
que si votre couple mine votre confiance en vous et votre santé physique,
il vaut peut-être mieux en rester là, et que finalement le divorce est peut-être non seulement la seule possibilité, mais aussi la meilleure chose à faire à long terme.
Prenez le temps
Quel meilleur médicament que le temps, qui lénifie et apaise les pires souffrances?
Il faut du temps pour digérer une rupture.
De la même manière qu'un deuil après la mort d'un proche,
vous aurez à traverser plusieurs étapes:
1. Le déni ou refus de la réalité:
vous êtes gelée, sans réaction, incapable d'assimiler ce qui vient d'arriver.
2. La colère et la culpabilité:
vous éprouvez de la colère envers votre ex, au point de tomber dans les critiques, voire la vengeance.
En même temps, vous êtes rongée par la culpabilité de n'avoir pas su le garder.
3. Le marchandage:
vous promettez de changer, de faire des efforts,
tout plutôt que de le voir partir.
Pire: vous lui faites du chantage au suicide.
4. La dépression:
cette fois, vous accusez le coup.
Tristesse, anxiété, perte d'estime de soi…
vous avez l'impression que vous ne vous en sortirez jamais.
5. L'acceptation.
Vous finissez par vous résigner et par accepter la décision de l'autre.
Peu à peu, vous commencez à voir la lueur d'une nouvelle vie au bout du tunnel.
Demandez de l'aide
En tout cas si vous en éprouvez le besoin.
Ne pas s'en sortir seule n'est pas un déshonneur.
Au contraire, se rendre compte qu'on a besoin d'aide est une preuve d'honnêteté et de courage.
Les médecins possèdent tout un arsenal d'antidépresseurs qui peuvent
vous aider à atténuer les symptômes biochimiques et reprendre plus rapidement le
contrôle de votre vie.
Un psychologue quant à lui pourra vous écouter et vous aider à
prendre conscience de la normalité ou non de vos réactions actuelles,
de la différence entre la dépendance émotive et l'amour véritable…
Entreprendre une psychothérapie est la preuve que vous ne voulez pas tout laisser
tomber et que vous êtes prêt à vous reprendre en main.